Ovaires et trompes

La chirurgie

 

LA CHIRURGIE EST LA PREMIERE ETAPE DU TRAITEMENT DU CANCER DE L’OVAIRE … ………………………………………………………………………………………………………………….

La chirurgie est la première étape du traitement des cancers de l’ovaire. Le type et l’étendue de la chirurgie sont fonction de l’extension de la maladie.

L’objectif de l’intervention est la résection complète des lésions visibles. L’intervention comportera dans tous les cas

  • Une exploration complète de l’abdomen et du pelvis
  • Une hystérectomie totale non conservatrice
  • Une omentectomie (ablation de l’épiploon) totale infra-gastrique, une appendicectomie
  • Des curages pelviens et aortico-caves en cas de résection péritonéale complète.

Les critères de non résécabilité de la tumeur sont :

  • Une carcinose péritonéale étendue d’emblée inextirpable
  • Plus de 3 segments digestifs atteints
  • Une atteinte diffuse du mésentère
  • Une atteinte majeure du hile hépatique et/ou du hile splénique.

 

GLOSSAIRE

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  • L’ovariectomie : ablation des ovaires.
  • La salpingectomie : ablation de la ou des trompe(s) de Fallope.
  • L’annexectomie : ablation de ou des ovaires et de la ou des trompe(s) de Fallope
  • L’hystérectomie : ablation de l’utérus
  • La colpo-hystérectomie totale : ablation de l’utérus + col de l’utérus + la partie haute du vagin
  • L’omentectomie totale : ablation de l’épiploon (membrane qui recouvre l’estomac et le gros intestin)

 

POUR LES STADES I A IIIB

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L’OPÉRATION 

Les techniques classiques 

Cette opération s’appelle une hystérectomie avec salpingo-ovariectomie bilatérale.

Une incision (laparotomie médiane xiphopubienne) sera pratiquée par le chirurgien.

Vous devez savoir qu’une extension verticale est possible et dépendra de l’importance de la cytoréduction à réaliser. Cette incision permet d’effectuer les temps chirurgicaux suivants :

  • L’ovariectomie retire les ovaires.
  • La salpingectomie enlève la ou les trompe(s) de Fallope.
  • L’annexectomie est une opération qui retire les ovaires et la ou les trompe(s) de Fallope.
  • L’hystérectomie est une intervention qui consiste à retirer l’utérus.
  • Une omentectomie totale consiste à retire l’épiploon qui est la fine membrane qui recouvre l’estomac et le gros intestin.

De plus, en fonction de la stadification, des gestes complémentaires peuvent être nécessaires, comme :

  • Une appendicectomie (ablation de l’appendice), surtout pour les formes mucineuses
  • Un curage ganglionnaire pelvien et aortique bilatéral
  • Des biopsies péritonéales
  • Une cytologie péritonéale.

Cas particulier 

Lorsqu’une femme est en âge d’avoir des enfants et si le cancer est localisé à un ovaire, le chirurgien  exceptionnellement  pourra ne retirer que l’ovaire touché et sa trompe.

La voie cœlioscopique 

Elle n’est raisonnable que pour traiter les stades I, si le chirurgien peut réaliser une stadification complète.

LES CONSÉQUENCES 

L’ablation des ovaires et/ou de l’utérus signifie que la femme ne pourra plus être enceinte et sera ménopausée si elle ne l’est pas déjà. Cependant, si un seul ovaire est enlevé, une femme peut encore être enceinte.

 

POUR LES STADES IIIC ET IV

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DANS LES CAS FAVORABLES 

A ce stade d’évolution de la maladie, l’objectif de la chirurgie est la résection complète, c’est-à-dire, qu’au terme de l’opération, il n’existe plus de résidu tumoral visible.

Une cœlioscopie visant à obtenir un bilan d’extension péritonéale et un diagnostic histologique est souvent proposée si une chirurgie “première” est envisagée.

DANS LES AUTRES CAS 

La chirurgie d’intervalle 

Si la résection complète ne peut techniquement être obtenue au terme du bilan d’extension de la maladie, une chimiothérapie néoadjuvante est proposée car l’objectif est de réaliser une résection complète.

La chirurgie dite d’intervalle est réalisée entre 2 cures de chimiothérapie, au plus tard après la 3ème   cure.

La réduction tumorale est incomplète lors d’une première intervention 

Dans cette situation, une reprise chirurgicale pour obtenir une résection complète sera proposée, avant ou en cours de la chimiothérapie. Dans ce cas l’intervention est planifiée après 3 cures, si le traitement permet d’obtenir une réponse objective.

 

QUELQUES SPECIFICITES…

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LA CHIRURGIE DE DEUXIÈME REGARD ( SECOND LOOK ) 

Elle peut être indiquée pour les patientes qui ont répondu à la chimiothérapie ce qui se traduit par un taux de CA125 normal et la disparition des signes de cancer à l’examen clinique et à l’imagerie médicale.

Elle permet au chirurgien de prélever des échantillons de tissus (biopsies) dans la zone où la tumeur existait auparavant et dans tous les endroits suspects dans l’abdomen. Ces fragments de tissus seront examinés par le médecin anatomo-pathologiste au microscope.

L’intervention peut être réalisée, selon les cas, soit par une laparotomie classique soit par une laparoscopie.

LES TUMEURS “BORDERLINE “

Pour les cancers de l’ovaire à malignité atténuée, la chirurgie conservatrice (conservation de l’utérus et d’un ovaire) est souvent proposée car il s’agit de tumeurs de bon pronostic avec plus de 90 % des femmes en vie à 10 ans et un taux de rechute après traitement conservateur de l’ordre de 5 %.

Pour les tumeurs de stade I, une annexectomie unilatérale reste le traitement de référence.

La kystectomie est également envisageable pour les patientes très jeune ou en cas d’atteinte ovarienne bilatérale. Il faut savoir que cette chirurgie minimale entraîne cependant un risque de rechute plus élevé.

Le traitement conservateur demeure possible, même dans les stades avancés avec, cependant, un risque de récidive augmenté.

 

LA CHIRURGIE AVANT, PENDANT ET APRES

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AVANT LA CHIRURGIE 

Le rendez-vous avec le chirurgien 

La malade rencontre habituellement son chirurgien quelques jours avant l’intervention pour discuter de la chirurgie nécessaire. Il vous dira s’il faut envisager une hystérectomie radicale. C’est le bon moment pour lui poser les questions spécifiques au sujet de la chirurgie et des risques potentiels.

Quelquefois, les médecins vous donnent des documents afin que vous puissiez en prendre connaissance avant votre intervention, ainsi vous avez tout votre temps pour les lire sans vous sentir pressée.

On peut aussi vous demander votre consentement pour que les chercheurs puissent utiliser tout tissu ou sang, en plus de ce qui est nécessaire pour le diagnostic. S’ils ne sont pas directement utiles pour vous, ils peuvent être très utiles pour d’autres malades dans l’avenir.

On peut aussi demander vous demander de donner votre sang avant l’opération, si une transfusion peut sembler nécessaire.

La consultation avec l’anesthésiste 

Vous allez aussi rencontrer l’anesthésiste qui va vous endormir. Il examinera vos documents médicaux et vous demandera quels médicaments vous prenez afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’interférence possible avec la chirurgie. Par exemple, si vous prenez des médicaments qui fluidifient le sang, comme l’aspirine, le Kardégic™, le Plavix™ ou ses génériques, le Sintron™, le Préviscan™, la Pindione™, etc., on peut vous demander d’arrêter la prise du médicament une semaine ou deux avant l’opération.

Le type d’anesthésie utilisée dépend largement du type de chirurgie envisagée et de vos antécédents médicaux.

L’anesthésie générale est généralement proposée. On vous posera une perfusion intraveineuse pour l’administration de médicaments nécessaires à l’induction et au maintien de l’anesthésie tout au long de l’intervention.

On demande aux patientes de ne pas manger, ni de boire, 8 à 12 heures avant l’opération, surtout si une anesthésie générale est prévue.

L’INTERVENTION CHIRURGICALE ET SES SUITES… 

La durée de l’intervention dépend du type de chirurgie réalisée. Par exemple, une hystérectomie radicale dure deux heures environ.

Le suivi immédiat 

Quand vous vous réveillez de l’opération, vous êtes placée en salle de réveil jusqu’au réveil. On vérifiera que vos signes vitaux, votre tension artérielle, votre pouls et votre respiration sont stables.  Vous retournerez dans votre chambre le soir.

Les tuyaux

Un ou plusieurs drains (tubes en plastique ou en caoutchouc) sont mis en place pour drainer le sang et la lymphe qui s’accumulent au cours du processus de cicatrisation. Les soins du drain comprennent l’évacuation des liquides et la mesure des quantités recueillies ainsi que la surveillance nécessaire par le médecin ou l’infirmière. La plupart des drains sont placés pendant quelques jours. Si la quantité de liquide drainé diminue jusqu’à environ 30 cc par jour, le drain est enlevé.

La sonde urinaire sera enlevée au bout de quelques jours.

Le lever 

Assez rapidement, les médecins demandent aux patientes de se lever pour éviter les phlébites.  Celles-ci seront prévenues par un médicament anticoagulant et le port de bas de contention.

La durée de votre séjour à l’hôpital 

Elle est en moyenne d’une semaine. Toutefois, elle est conditionnée par l’acte chirurgical pratiqué, votre état général, la présence d’autres problèmes médicaux, votre réaction pendant la chirurgie et votre état en post-opératoire.

Les décisions relatives à la durée de votre séjour à l’hôpital dépendent de votre choix et de l’avis de votre médecin.

Certains soins post-opératoires peuvent être prodigués à la maison par une infirmière rendant visite à la patiente à son domicile pour contrôler et dispenser les soins.

Vous pouvez reprendre vos activités dans les 4 à 6 semaines qui suivent l’intervention.

 

Mise à jour 4 mars 2019