Ovaires et trompes

Selon le stade

 

POUR LES FORMES LOCALISEES (STADES IA A IIA)

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LE TRAITEMENT STANDARD

La chirurgie

Pour les tumeurs de bas grade, l’hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale (HTAB) et omentectomie est le traitement standard.

Les traitements complémentaires 

Dans le cas   de tumeurs de stade IA ou IB de bas grade (G1),   la chimiothérapie adjuvante n’est pas recommandée.

Néanmoins, en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP),un traitement adjuvant par chimiothérapie sera proposé aux stades IC et IIA pour les cancers à cellules claires et tumeur de haut grade (G2 ou G3) que soit le stade avec bilan complet. Le protocole standard est : CarboTaxol (paclitaxel 175 mg/m² sur 3 heures + carboplatine AUC5 en perfusion intraveineuse) toutes les 3 semaines pendant 3 à 6 cycles.

LE TRAITEMENT CONSERVATEUR 

Une option exceptionnelle

Le traitement conservateur est une option exceptionnelle qui sera discutée en RCP car son résultat est plus aléatoire.

Il peut être proposé aux femmes jeunes désirant une grossesse, pour les stades IA à IC, avec une forme mucineuse ou endométrioïde et intégrité de l’ovaire controlatéral.

En pratique… 

Dans ce cas, la chirurgie sera réalisée en deux temps.

Dans un premier temps une annexectomie unilatérale est réalisée.

Dans un second temps, après la grossesse ou dès l’âge de 40 ans, l’annexectomie controlatérale et l’hystérectomie totale seront réalisées.

 

POUR LES FORMES PLUS AVANCEES DE LA MALADIE

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AUX STADES II ET IIIB 

La chirurgie est un temps obligatoire du traitement. Elle sera associée à des traitements complémentaires, adjuvants ou néo-adjuvants.

Le bilan d’opérabilité initiale est nécessaire et comprendra, dans un premier temps, une cœlioscopie, au décours de laquelle un diagnostic histologique précis sera faite. Habituellement, la cœlioscopie sera pratiquée par l’équipe qui réalisera la chirurgie d’exérèse. Le délai entre la cœlioscopie et la chirurgie d’exérèse ne doit pas excéder 15 jours .

Une chirurgie première 

L’intervention consiste en une hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale associée à une omentectomie et un curage ganglionnaire pelvien et lombo-aortique est le traitement standard. La technique sera choisie par le chirurgien, selon l’étendue des lésions et les possibilités d’enlever en totalité ou en grande partie la tumeur.

Une chimiothérapie adjuvante de type Carbo-Taxol™ est associée. Le traitement comprend 6 cures administrées tous les 21 jours. Pour les stades IIb à IV, le bévacizumab est ajouté.

Une chirurgie d’intervalle

L’intervention dans ce cas sera précédée d’une chimiothérapie comportant 3 ou 4 cycles de chimiothérapie associant du carboplatine et du paclitaxel tous les 21 jours (pour un maximum de 15 mois) est une nouvelle option.

L’intervention programmée après la chimiothérapie est la même.

AUX STADES IIIC & IV  

Le contexte 

À  ce stade, il n’y a pas de traitement dit “standard”.

Les options possibles, “chimiothérapie néo-adjuvante première” ou “chirurgie première de réduction tumorale” semblent équivalentes en termes d’efficacité et seront discutées en RCP, pour s’adapter à votre cas particulier.

Dans le cas général 

Une chirurgie de réduction tumorale complète d’emblée ou après un traitement néo-adjuvant est une option. Son objectif est d’obtenir une résection complète, c’est-à-dire l’absence de résidu tumoral visible.

Au terme de l’intervention un traitement adjuvant est nécessaire. Le protocole standard postopératoire standard est :

  • CarboTaxol toutes les 3 semaines -paclitaxel 175 mg/m² sur 3 heures + carboplatine AUC5 toutes les 3 semaines IV, 6 cycles. Dans certains cas, la chimiothérapie, peut être poursuivie jusqu’à 8 ou 9 cures. Pour les personnes fragiles, le carboplatine seul AUC5, 6 cycles est une option.
  • Le bevacizumab (Avastin) IV 15 mg/kg en association avec la chimiothérapie par CarboTaxol 3 semaines suivi d’un traitement de maintenance par bevacizumab seul (pour un maximum de 15 mois) est une nouvelle option.

Si la résection complète, à la suite du bilan d’extension, ne peut techniquement être obtenue d’emblée, une chimiothérapie néo-adjuvante, avant l’intervention, est proposée. Dans ce cas, une chirurgie dite d’intervalle, entre 2 cures de chimiothérapie, au plus tard après la 3ème cure, est ensuite envisagée, avec objectif de réaliser une résection complète.

Les autres options 

Six cycles de chimiothérapie de première ligne de type   Carbo-Taxol™   sont une option. En cas d’échec, les alternatives possibles sont :

  • Un protocole associant le Caelyx   ™   au paclitaxel (Taxol™)
  • Un autre protocole de seconde ligne de chimiothérapie

La participation à un essai thérapeutique (étude scientifique sur des traitements prometteurs) au cours duquel est une nouvelle option thérapeutique sera évaluée, et une option à considérer.

 

 

LES RECHUTES DE LA MALADIE

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UNE RECHUTE …

Elle sera suspectée cliniquement par la réapparition de signes cliniques mais le plus souvent sur

  • Le doublement du taux de CA 125 qui devra être confirmé par un 3ème prélèvement)
  • L’imagerie. Le

Le bilan à ce stade comportera un examen clinique complet et un scanner thoraco-abdomino pelvienne et dans certains cas une TEP TDM si le le scanner est normal.

PLUSIEURS CAS DE FIGURE…

Les trois quarts des récidives surviennent durant les deux premières années suivant le traitement radical. La durée de la rémission ou intervalle libre sans traitement est un paramètre important pour déterminer les options thérapeutiques. On distingue deux types de rechutes et une situation intermédiaire :

  • Les rechutes précoces, résistantes au platine interviennent dans les 6 mois qui suivent le traitement initial. Elles sont le plus souvent la conséquence d’une chimiorésistance.
  • Les rechute “platine intermédiaire” surviennent 6 à 12 mois après la fin du traitement
  • Les rechutes tardives, dites “platine sensibles”  surviennent dans les années qui suivent le traitement initial (intervalle libre sans traitement/platine au-delà de 6 mois)

 

LE TRAITEMENT DES RECHUTES

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EN CAS DE RECHUTE TARDIVE “PLATINE SENSIBLE” 

La chirurgie

On peut considérer une option chirurgicale dont l’objectif est d’obtenir une résection complète de la tumeur et de ses extensions

La chimiothérapie

Une option est de reprendre la chimiothérapie initiale ou des protocoles tels que

  • Gemcitabine-carboplatine + bevacizumab (1ère rechute si vous n’avez jamais reçu de bevacizumab)
  • Une association de paclitaxel ou de Caelyx™ ou de gemcitabine avec le carboplatine (2ème rechute pour le patientes ayant déjà recu du bevacizumab)
  • Une association de paclitaxel ou de Caelyx™ ou de gemcitabine avec le carboplatine suivie d’olaparib, s’il existe une mutation BRCA
  • Les options possibles
    • Si une bithérapie avec platine  n’est pas possible pour des raisons de tolérance, on peut utilisé le carboplatine seul
    • Si l’utilisation du carboplatine n’est pas souhaitable, l’option peut être l’association trabectédine (Yondelis™ + Caelyx™)
  • L’olaparib est indiqué en maintenance de la chimiothérapie à base de platine en cas de mutation constitutionnelle ou tumorale de BRCA1 ou BRCA2 (si le statut BRCA constitutionnel est inconnu les résultats ne seront connus dans 6 à 8 semaines)

Une intervention chirurgicale peut être, dans certains cas, une option.

EN CAS DE RECHUTE PRÉCOCE OU MALADIE RÉFRACTAIRE

La rechute est dite “platine-résistante” quand elle survient moins de 6 mois après la fin du traitement. Elle est dite “réfractaire” quand la maladie progresse sous traitement.

Il n’y a pas de traitement standard mais plusieurs options sont possibles, selon le cas

  • La chirurgie n’est plus indiquée
  • Monochimiothérapie : doxorubicine LP, paclitaxel, topotecan (Hycamtin™) appartient à la classe d’inhibiteurs des topo-isomérases-I
  • Monochimiothérapie avec bevacizumab si ce médicament n’a pas été utilisé en première ligne (doxorubicine LP Caelix™, paclitaxel ou topotecan)
  • D’autres médicaments sont envisageables, l’étoposide, l’altretamine (Hexastat™) est un agent alkylant actif par voie orale en 2 ou 3 prises quotidiennes, le catumaxomab (Removab™)  qui est indiquée pour le traitement intrapéritonéal de l’ascite maligne chez les patients atteints de carcinomes EpCAM–positifs.

La participation à un essai clinique peut être aussi une option pour une patiente présentant des tumeurs récidivantes ou persistantes.

 

VOUS ÊTES ENCEINTE…

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LE CONTEXTE 

Les cancers  de l’ovaire sont très rares au cours de la grossesse et ne concernent qu’une grossesse sur 30 000 environ. Seules 4 % des tumeurs ovariennes associées à la grossesse sont malignes…

Ces tumeurs sont souvent découvertes lors d’une échographie, notamment au premier trimestre, la maladie est souvent limitée.

LA PRISE EN CHARGE 

Le bilan d’une tumeur suspecte de l’ovaire est le même que celui réalisé en dehors de la grossesse, avec quelques particularités.

Le diagnostic d’un cancer ovarien devient de plus en plus difficile avec l’avancement de la grossesse. Le bilan repose sur l’échographie et sur l’IRM car le dosage du CA-125 est sans valeur au cours de la grossesse.

Pour les tumeurs évoluées, une laparotomie est réalisée sauf au troisième trimestre, laquelle sera faite au moment de la césarienne.

Les indications de la chimiothérapie dépendent du type histologique de la tumeur, de l’évolutivité tumorale, du stade d’extension et du terme de la grossesse.

LE PRONOSTIC 

Globalement, le pronostic des tumeurs dépistées pendant la grossesse elle le même que celui des cancers de l’ovaire.

Il dépend du stade initial et du type histopathologique. Il s’agit dans plus de la moitié des cas d’un adénocarcinome, suivi des dysgerminomes, de pronostic plus favorable.

Le pronostic des formes précoces est plutôt favorable.

 

POUR NOUS RESUMER…

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Mise à jour 20 décembre 2018