Ovaires et trompes

Les thérapies ciblées

 

UNE NOUVELLE APPROCHE DANS LE TRAITEMENT DU CANCER….

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UNE DÉFINITION PARMI D’AUTRES… 

Les thérapies dites ciblées   désignent des médicaments dirigés contre des cibles moléculaires : récepteurs, gènes ou protéines impliquées dans les voies de signalisation intracellulaires jouant un rôle dans la transformation des cellules normales en cellules cancéreuses ou dans le développement des tumeurs malignes.

Par opposition aux médicaments de chimiothérapie traditionnelle qui s’opposent, globalement, à la multiplication des cellules, les médicaments de chimiothérapie ciblée visent les mécanismes intimes de la cancérisation des cellules.

LES CIBLES POTENTIELLES 

Différentes options sont théoriquement possibles au niveau de la cellule tumorale

  • Les inhibiteurs du signal de transduction
  • Du facteur de croissance épidermique EGF ( Epidermal Growth Factor), comme la famille HER : EGFR , HER2…
  • La voie intracellulaire : KIT, RAS, MAPK, PI3K ou d’autres voies…
  • Les inhibiteurs du cycle cellulaire
  • Les modulateurs de l’apoptose …

D’autres approches ciblent l’environnement cellulaire comme les agents anti-angiogéniques, par exemple…

 

LE BEVACIZUMAB (AVASTIN™)

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UN INHIBITEUR DE L’ANGIOGENÈSE 

C’est un anticorps monoclonal   humanisé, d’où le suffixe  zumab   qui cible le VEGF.

La neutralisation du VEGF, secrété par les cellules tumorales, bloque le développement des cellules endothéliales, cellules constituant la paroi interne des vaisseaux sanguins.

EN PRATIQUE… 

Les indications officielles, en France, du médicament 

  • En association au carboplatine et au paclitaxel, en traitement de première ligne des stades avancés
  • En association au carboplatine et à la gemcitabine, en première récidive, sensible aux sels de platine et qui n’ont pas été préalablement traitées par du bevacizumab ou d’autres inhibiteurs du VEGF ou d’autres agents ciblant le récepteur du VEGF.
  • En association au paclitaxel, au topotécan ou à la doxorubicine liposomale pégylée, en rechute, résistant aux sels de platine, qui n’ont pas reçu plus de deux protocoles antérieurs de chimiothérapie et qui n’ont pas été préalablement traitées par du bevacizumab ou d’autres inhibiteurs du VEGF ou d’autres agents ciblant le récepteur du VEGF

Le traitement 

Les 6 premier cycles se font en association avec le carboplatine et le paclitaxel.

Au-delà, le traitement de maintenance est poursuivi en monothérapie en continu jusqu’à progression de la maladie ou jusqu’à 15 mois maximum ou jusqu’à toxicité inacceptable.

La posologie est de 15 mg/kg administrés 1 fois toutes les 3 semaines, en perfusion intraveineuse.

Si une chirurgie est envisagée, le traitement sera arrêté au moins un mois avant l’opération.

Sa tolérance 

Elle est généralement acceptable. Les effets secondaires possibles, mais rares :

  • Un retard de cicatrisation
  • Une hypertension artérielle
  • Une protéinurie (albumine dans les urines)
  • Une embolie
  • Une tendance hémorragique, accrue

 

LE REMOVAB™

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EN BREF

Sa structure 

Le catumaxomab est un anticorps monoclonal IgG2 hybride de rat/souris trifonctionnel dirigé spécifiquement contre la molécule d’adhésion cellulaire épithéliale (EpCAM) et l’antigène CD3.

Ses cibles 

L’antigène EpCAM est surexprimé dans la plupart des carcinomes. Le CD3 est exprimé sur les lymphocytes T matures au sein du récepteur du lymphocyte T.

Un troisième site de liaison, au niveau du fragment cristallisable (Fc), permet à la molécule d’interagir avec les cellules immunitaires accessoires.

Grâce aux propriétés de liaison du catumaxomab, les cellules tumorales, les lymphocytes T et les cellules immunitaires accessoires se retrouvent à proximité immédiate les uns des autres, ce qui provoque une réaction immunologique concertée contre les cellules tumorales et les détruit…

SON INDICATION 

Le removab ™  est indiqué dans le traitement palliatif d’ascites malignes par perfusion intrapéritonéale chez les patients atteints de carcinomes positifs des molécules d’adhésion des cellules épithéliales (EpCAM), lorsque le traitement standard n’est plus disponible ou n’est plus utilisable.

 

LES ANTI-PARP

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LE LYNPARZA™ (OLAPARIB)

En bref … 

L’olaparib est un inhibiteur sélectif des enzymes Poly (ADP-Ribose) Polymérase humaines (PARP), PARP1 et PARP2, impliquées dans la réparation de l’ADN,  actif par voie orale.

Le Lynparza™ est indiqué en monothérapie dans le traitement d’entretien des patientes adultes, atteintes d’un cancer de l’ovaire récidivant (et des trompes de Fallope ou péritonéal primitif), ayant une mutation BRCA  , en réponse (complète ou partielle) après une chimiothérapie à base de platine et qui, par ailleurs sont sensibles à la chimiothérapie à base de platine (la sensibilité au platine est déterminée par l’absence de progression de la maladie après une période de 6 mois (183 jours minimum) suivant la dernière cure de platine).

Sa posologie 

Elle est 400 mg soit 8 gélules de 50 mg deux fois par jour.

Le traitement doit être poursuivi jusqu’à progression de la maladie sous-jacente. et ne doit pas être initié plus de 8 semaines après la dernière dose de chimiothérapie à base de platine.

Sa tolérance 

Les principaux effets secondaires rencontrés dans les essais thérapeutiques sont :

  • Hématologiques : neutropénie, lymphopénie, thrombopénie nécéssitant une surveillance
  • Digestifs : perte d’appétit, nausées, vomissements, dysgueusie et diarrhée
  • Des céphalées, des vertiges et des stomatites

LE ZEJULA™ ( NIRAPARIB) 

En bref

Cette molécule est active par voie orale en prescription continue à la dose de 300 mg.
Un bénéfice clinique de ce médicament est observé chez des patientes porteuses ou non de mutations des gènes BRCA1 ou BRCA2 et souffrant d’un cancer de l’ovaire en rechute sensible aux sels de platine.

Son statut

Il est indiqué en monothérapie pour le traitement d’entretien de patientes adultes atteintes d’un cancer épithélial séreux de haut grade de l’ovaire, des trompes de Fallope ou péritonéal primitif, sensible au platine et récidivant, qui sont en réponse (réponse complète ou partielle) à une chimiothérapie à base de platine.

Sa posologie et mode d’administration

La dose est de trois gélules de 100 mg une fois par jour (dose quotidienne totale de 300 mg).Le traitement doit être poursuivi jusqu’à progression de la maladie.

LE RUBRACA™ (RUCAPARIB) 

Ce médicament est indiqué en monothérapie pour le traitement d’entretien

  • D’un cancer épithélial de l’ovaire, de la trompe de Fallope ou péritonéal primitif, de haut grade, récidivant, sensible au platine, qui sont en réponse (complète ou partielle) à une chimiothérapie à base de platine.
  • D’un cancer épithélial de l’ovaire, de la trompe de Fallope ou péritonéal primitif de haut grade sensible au platine, récidivant ou progressif, avec une mutation du gène BRCA germinale et/ou somatique, qui ont été traitées avec deux lignes antérieures ou plus de chimiothérapie à base de platine et qui ne peuvent pas tolérer une autre chimiothérapie à base de platine.

La posologie est de deux comprimés à 300 mg à prendre deux fois par jour jusqu’à progression de la maladie ou toxicité inacceptable. Pour le traitement d’entretien, celui-ci doit être débuté au plus tard 8 semaines après avoir reçu la dernière dose de chimiothérapie.

 

Mise à jour 3 mars 2019