Ovaires et trompes

Les tumeurs frontières (borderline)

 

DE QUOI S’AGIT-IL ?

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GLOBALEMENT… 

C’est un sous-groupe de tumeurs épithéliales.

Elles représentent 10 à 20 % des tumeurs épithéliales malignes de l’ovaire avec une incidence annuelle de 4,8 pour 100 000 femmes.

L’incidence augmente progressivement avec l’âge à partir de la période 15-19 ans et culmine à près de 4,5 cas /100 000 pour la classe d’âge 55-59 ans.

On les retrouve surtout chez les femmes jeunes entre 20 et 40 ans, c’est-à-dire que l ‘âge de survenue est de 10 ans plus tôt que pour les carcinomes ovariens.

LES FACTEURS DE RISQUE

Il existe une association épidémiologique avec un certain nombre de situations :

  • Des cas familiaux de tumeur frontière, certains cancers (pancréas, poumon, os, leucémie)
  • Un antécédent de kyste ovarien bénin
  • En cas d’infection génitale haute
  • L’usage de dispositif intra-utérin au Levonorgestrel
  • L’usage de contraception orale
  • La multiparité
  • Un traitement hormonal de la ménopause
  • La forte consommation de coumestrol  qui est un phyto-œstrogène
  • Les traitement médicaux de l’ infertilité par progestérone
  • La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

LES SPÉCIFICITÉS

Leur origine et leurs caractéristiques 

Elles prennent naissance à la surface de l’ovaire.

Les tumeurs limites n’envahissent ni le tissu conjonctif, ni le stroma. Si elles essaiment en dehors de l’ovaire, elles ne touchent pas le péritoine.

Comme elles n’envahissent pas l’ovaire, leur évolution est lente et leur pronostic est meilleur que celui des autres tumeurs invasives.

Selon l’aspect au microscope, les spécialistes d’anatomopathologie classent ces tumeurs en :

  • Tumeurs séreuses (50 % des cas), bilatérales dans environ un tiers des cas
  • Tumeurs mucineuses (45 % des cas), de type intestinal ou de type Müllerien
  • Tumeurs mixtes, de type endométrioïde, à cellules claires et tumeur de Brenner, beaucoup plus rarement, du moins en France

Ce qu’il faut savoir… 

Tous les kystes présentant des végétations (sorte d’extensions) intra-, mais surtout extra-kystiques, doivent, a priori, être considérés comme des tumeurs frontières.

Ces kystes ont tendance à récidiver tardivement, au-delà de 20 ans. Leur pronostic est lié au stade et à la présence ou à l’absence d’implants péritonéaux invasifs mais globalement il est favorable.

Leur pronostic

La survie à 5 ans est, au stade I, virtuellement de 100 %

Aux stades II et III, elle est de 75 à 93 %, selon les séries considérées.

 

LEUR TRAITEMENT ET SON SUIVI

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LES OPTIONS 

La dégénérescence possible en carcinome invasif explique pourquoi le traitement doit être chirurgical.

Les formes limitées à l’ovaire 

Le traitement est conservateur chez les patientes jeunes sans indication de chimiothérapie complémentaire.

En cas d’une extension péritonéale (implants) 

Cette forme peut être invasive dans certains cas. Seuls les implants invasifs peuvent nécessiter une chimiothérapie complémentaire à la chirurgie

LA SURVEILLANCE 

Après l’opération, le suivi standard comprend :

  • Un examen gynécologique
  • Le dosage du CA 125 tous les 4 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois les 3 années suivantes et ensuite tous les ans
  • Une échographie abdomino-pelvienne tous les 6 mois pendant 5 ans puis tous les ans

 

EN RÉSUMÉ

Risque global de récidive est variable entre 2 et 24 %

Survie globale supérieure à 94 % à 10 ans

Risque de récidive invasive variant de 0,5 à 3,8 %

 

Mise à jour 7 février 2020