Ma vie a basculé le week-end du 1er novembre 2015 quand à la campagne je me suis réveillée avec une cystite, une fois encore. Et nous devions recevoir des amis pour le weekend. La pharmacie du village n’a pas voulu donner de traitement sans ordonnance, donc, le lundi matin j’ai téléphoné à mon gynéco pour qu’il m’envoie cette ordonnance.
Il m’a fait remarquer que je n’avais pas fait de frottis depuis 2 ans or j’avais l’habitude d’en faire tous les ans depuis l’age de 25 ans. Donc visite immédiatement, tant pis si j’étais au bureau il voulait me voir tout de suite. Après l’examen il m’a dit : « comme d’habitude je ne vous téléphone pas si il n’y a rien »…
Jeudi 8 novembre 2015, 5 coups de fil manqués de mon gynéco… Avec une peur bleue je lui téléphone et sa secrétaire a voulu que je vienne immédiatement au cabinet, sans discussion. J’ai quitté le bureau tremblant de peur, mais dans ma tête « non cela ne peut pas être si grave quand même ! ». A 11 heures ce jour-là le ciel m’est tombé sur la tête et le sol a disparu sous mes pieds en entendant ces 6 lettres, CANCER. Horreur, peur, stupéfaction, je ne veux pas mourir, les mots et les phrases m’ont submergé. Pour me rassurer il m’a dit qu’on pouvait vraisemblablement me guérir avec une simple cônisation.
Une fois chez moi j’ai commencé à faire les recherches sur les cancers du col d’utérus et les fréquences des frottis. Trois ans !!! Parfois deux ans !!! Sans danger !!! Mais non Mesdames, il faut y aller tous les ans, SANS FAUTE.
- Est-ce qu’il y avait des signes ? – Est-ce que tu as senti quelque chose ? Ce sont les questions les plus fréquemment posées par ma famille, mes amis et mes collègues au bureau. Avec du recul OUI il y avait des signes d’alertes, mais avec le début de la ménopause je pensais que les saignements de temps en temps étaient normaux ainsi que des pertes un peu plus abondantes. Je me suis dit que je n’allais pas embêter mon gynéco pour si peu quand même. Quelle bêtise ! Car les saignements qui devenaient de plus en plus fréquents étaient en fait la tumeur qui saignait, et pas mes règles. Et tous ces signes ont été vraisemblablement présents pendant 18 mois voire 2 ans. Beaucoup de femmes m’ont avoué qu’elles n’ont pas fait de frottis de façon régulière après avoir eu 50 ans. Je leur ai expliqué que les années les plus dangereuses, pour nous Mesdames, sont entre 50 et 65 ans. Je les ai supplié d’aller voir leur gynéco et aussi de parler autour d’elles de mon cas.
Etape suivante à l’ Hôpital Georges Pompidou avec le Professeur qui gère le centre de cancérologie. Il m’a envoyé faire un TEP scan et une IRM. Les résultats sont arrivés 2 semaines plus tard et, nouvelle douche froide, avec une tumeur de 4.3cm de long ; donc changement radical de traitement – radiothérapie, chimiothérapie, curiethérapie et enfin hystérectomie totale. J’ai commencé mon traitement le 20 janvier 2016 avec 25 séances de radiothérapie et 5 séances de chimiothérapie en parallèle. Les effets secondaires n’ont pas été trop lourds à supporter au début, mais les nausées qui venaient 2 jours après étaient très désagréables, la fatigue dans les jambes et les bras m’ont obligé à rester allongée une grande partie de la journée. Une fois fini avec tout ça j’ai du attendre 5 semaines avant d’avoir ma curiethérapie à l’Institut Gustave Roussy. Elle a duré 3 jours, pas très confortable mais pas du tout douloureux.
Pendant tout ce temps j’ai réussi à aller au bureau en moyenne 3 jours sur 4. Cela m’a permis de penser à autre chose et garder le moral.
Après 8 semaines d’attente, j’ai eu la grande opération, l’hystérectomie. Le 12 mai l’intervention a eu lieu. Le chirurgien a aussi retiré 2 ganglions… Bémol ils étaient malades. Aujourd’hui Mesdames selon les médecins je n’ai plus de cancer en moi ; de la tumeur il ne reste que 2mm. Cependant ils restent perplexes au sujet des 2 ganglions qui ont survécu au traitement lourd d’avant l’opération. Je suis sous haute surveillance, ce qui veut dire que je dois aller tous les 3 mois à l’hôpital pour un TEP et une IRM de contrôle.
Mesdames, si à l’heure actuelle nos dentistes sont capables de nous envoyer un rappel pour faire un détartrage, nos gynécos devraient pouvoir nous envoyer un message de rappel, via SMS, email ou par courrier pour faire un contrôle (examen, frottis). Un rappel automatique tous les ans aurait peut être pu m’épargner toute cette détresse.
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