Corps de l'utérus (endomètre)

Les tumeurs malignes

 

LES STADES INITIAUX

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L’HYPERPLASIE ENDOMÉTRIALE 

Bien qu’elle ne soit pas un cancer, l’hyperplasie endométriale est considérée comme un état précancéreux. Selon les anomalies retrouvées, certains chercheurs classifient les lésions en trois grades de sévérité : GIN-I, GIN-II et GIN-III, comme pour le cancer du col de l’utérus. Non traitées, ces lésions, dans certains cas, peuvent évoluer en cancer.

L’hyperplasie endométriale peut se manifester par des règles douloureuses, des saignements entre les règles (ménorragie), et les saignements après la ménopause (métrorragies).   Parfois, aucun symptôme n’est retrouvé.

Le traitement est, le plus souvent,  chirurgical.   Selon l’extension de la tumeur et le fait que la femme veuille procréer ou pas, dans certains cas, une hormonothérapie par la progestérone peut être envisagée.

LE CANCER NON-INVASIF   in situ 

Un cancer est dit   in situ   lorsque les cellules malignes sont confinées dans le tissu qui leur a donné naissance.

Le cancer   in-situ   est un stade de transition dans l’histoire naturelle du cancer. A ce stade, les cellules cancéreuses restent à l’intérieur de l’endomètre. Elles n’ont pas envahi le tissu avoisinant.

Les cellules malignes de l’endomètre ne sont pas susceptibles de donner des métastases.

 

LES ETAPES ULTERIEURES

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LE CANCER INVASIF 

Les cancers de l’utérus se développent généralement lentement, sur plusieurs années. Ces modifications précoces dans les cellules de l’endomètre produisent rarement des symptômes et passent donc souvent inaperçues.

Les scientifiques considèrent que le cancer est la conséquence d’une série de mutations génétiques.

Dans le cas du cancer de type 1, elles impliquent l’oncogène   KRAS2   et le gène suppresseur de tumeurs   PTEN   .

Pour les cancers de type 2, les mutations portent sur l’expression du TP53 et du  HER-2/neu  .

ATTEINTE DES GANGLIONS PAR LE CANCER 

L’atteinte des ganglions lymphatiques signifie que certaines cellules cancéreuses ont eu la capacité de sortir de l’utérus pour former d’autres colonies tumorales en dehors de l’organe. Il existe donc un risque que d’autres cellules aient suivi le même processus pour aller dans d’autres organes du corps. C’est pourquoi il est important de déterminer si le cancer de l’utérus s’est étendu aux ganglions lymphatiques afin de mettre sur pied le meilleur traitement.

Les chaînes ganglionnaires touchées sont, d’abord dans le pelvis (ganglions pelviens), puis le long de l’aorte (ganglions para aortiques).

LES MÉTASTASES 

L’évènement le plus fâcheux, au cours de la croissance d’un cancer, est la dissémination des cellules tumorales au-delà de l’utérus vers d’autres organes (métastases). Les métastases se font par migration des cellules tumorales. Cette migration se fait soit par les vaisseaux lymphatiques soit par les vaisseaux sanguins.

Les organes touchés le plus fréquemment sont les ganglions latéro-aortiques, qui sont assimilés à des métastases, le péritoine, le foie et le poumon.

 

 

CE QUE NOUS SAVONS SUR LA CARCINOGENESE

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LE CANCER ŒSTROGÈNE-DÉPENDANT 

Il s’agit, le plus souvent d’un   adénocarcinome endométrioïde  de  faible grade  , G1 ou G2. Il fait suite à des lésions hyperplasiques précurseurs. Ces lésions sont liées à l’état d’hyperestrogénie relatif, de la périménopause, aggravé par l’obésité, ou réel en cas d’utilisation d’œstrogènes seuls pour un traitement substitutif de la ménopause.

Ce type de tumeur survient en pré- ou périménopause. Il est souvent découvert à un stade précoce et est généralement de bon pronostic.

LE CANCER ŒSTROGÈNE-INDÉPENDANT 

Il s’agit souvent d’un adénocarcinome endométrioïde  peu différencié ( grade  G3) ou d’autres types d’adénocarcinome.

Il se développe souvent à partir d’une atrophie de l’endomètre.

Il survient fréquemment en post-ménopause et est plus agressif, avec invasion du muscle (myomètre) précoce et ont pronostic obéré.

LA BIOLOGIE MOLÉCULAIRE 

Au stade précoce

Des mutations activatrices de  K–ras  (proto-oncogène) ont été observées, responsables d’une activation permanente de la division cellulaire. Elles sont détectées dans les hyperplasies atypiques et le cancer invasif bien différencié mais pas dans l’hyperplasie simple.

Encore plus précoce est l’inactivation de certains gènes de réparation du mésappariement lors de la réplication de l’ADN qui est responsable de l’acquisition du phénotype d’instabilité microsatellaire (MSI) responsable du changement de cadre de lecture d’autres gènes en aval avec pour effet la non fonctionnalité de leurs protéines régulatrice de la mitose.

À un stade plus tardif 

Les mitoses anarchiques induisent d’autres mutations en particulier celle du gène  p53  dont la protéine détecte les anomalies de l’ADN et déclenche l’apoptose, conférant ainsi l’immortalité à une cellule en multiplication. Cette multiplication pourrait encore être amplifiée par la surexpression inappropriée de certain gènes des facteurs de croissance ( HER2/c–erbB2  ).

À un stade supplémentaire, les modifications d’autres gènes s’accumulent, qui induisent les processus invasifs et d’angiogenèse.

LES HYPOTHÈSES ACTUELLES 

La voie de l’hyperplasie simple puis complexe puis atypique et enfin le carcinome endométrioïde invasif bien différencié G1 et 2 

Elle représente une évolution multi-étape. C’est le cas du cancer de type œstrogène-dépendant qui est une forme de bon pronostic.

La voie de la métaplasie simple puis atypique 

Elle conduirait au cancer endométrial non endométrioïde (séropapillaire par exemple) invasif. Dans ce cas, il existe une mutation précoce du gène  p53  .

La voie directe ( de novo  ) 

Elle mène d’emblée de l’épithélium normal ou atrophique au carcinome de grade 3, très agressif.

Elle concerne les patientes les plus âgées. Ce cancer est de type œstrogène-indépendant et est de moins bon pronostic.

 

Mise à jour 2 décembre 2018