Les facteurs de risque hormonaux
Un taux élevé d’estrogènes (hyperestrogénie), qu’elle qu’en soit son origine, constitue le principal facteur de risque de cancer de l’endomètre.
Physiologiquement, les estrogènes ont un effet prolifératif sur l’endomètre en première phase du cycle menstruel, qui est contrecarré par la progestérone en deuxième phase du cycle ou phase lutéale.
La vie génitale
L’âge des premières règles et de la ménopause
Des règles avant l’âge de 12 ans et/ou une ménopause après 52 ans augmente la durée d’imprégnation de l’utérus par les œstrogènes.
L’augmentation de la durée de cette exposition aux hormones sexuelles peut altérer l’équilibre entre les œstrogènes et la progestérone en tendant vers un excès relatif d’œstrogènes. Ceci augmente légèrement le risque de développer la maladie.
Le nombre d’enfants (parité)
La parité semble être un facteur protecteur du cancer de l’endomètre. Le risque de cancer est marginalement diminué à partir de deux enfants et il est diminué de 30 % à partir de 3 enfants
Ce rôle protecteur de la grossesse serait indépendant de l’âge et une grossesse tardive renforcerait ce rôle protecteur.
L’absence d’enfant (nulliparité)
C’est un facteur de risque du cancer de l’endomètre.
Les traitements hormonaux
Le traitement hormonal de la ménopause
Anciennement appelé traitement substitutif de la ménopause ou THS comporte une association de deux hormones, un œstrogène percutané et un dérivé de la progestérone naturelle. Ce type traitement n’est pas un facteur de risque de cancer de l’endomètre. En revanche, l’utilisation seule d’œstrogènes lors d’un traitement substitutif, sans progestérone, augmente le risque de cancer de l’endomètre par un facteur 6.
Les pilules contraceptives
Les résultats d’une méta-analyse publiée dans The Lancet Oncology indiquent que la prise de contraceptifs oraux, même pour des périodes courtes, confère une protection à long terme contre le cancer de l’endomètre.
Les micropilules contenant un progestatif protègent contre le cancer de l’endomètre. Cette protection peut durer jusqu’à 10 ans après l’arrêt de la pilule.
Le tamoxifène (Nolvadex™ et génériques)
C’est une antihormone, un anti-œstrogène, c’est à dire un médicament qui s’oppose aux effets des œstrogènes mais il possède aussi un effet œstrogène-like au niveau de l’utérus qui peut générer des cancers de l’endomètre.
Ce médicament et les médicaments appartenant à la même classe sont très efficaces dans le traitement de certains cancers du sein.
Chez certaines patientes, présentant une mutation du gène BRCA1, son utilisation préventive réduit le risque de cancer du sein. En revanche, chez certaines femmes, il peut augmenter le risque de cancer de l‘endomètre.
Les facteurs non hormonaux
L’obésité
De par son effet de conversion des androgènes en œstrogènes dans les cellules graisseuses ou adipocytes, l’obésité constitue un facteur de risque de cancer de l’endomètre.
C’est un facteur de risque reconnu chez les femmes de plus de 50 ans.
- Un surpoids de 10 à 25 kg multiplie le risque par 3.
- Un surpoids de plus de 25 kg augmente le risque de cancer du corps de l’utérus par 10.
Ces résultats ont été confirmés par l’étude « Million Women Study », publiée dans la revue britannique « British Medical Journal ». Cette étude portant sur un million de femmes a montré qu’un excès de poids, chez la femme, était associé à une augmentation du risque de cancer de l’endomètre de 2,5 [intervalle de confiance 95 % (1,8 à 3,4)].
Par exemple, les patientes ayant un index de masse corporelle IMC > 31,9 et un diabète ont un risque multiplié par 3.
Le diabète
Il ne semble pas être, lorsqu’il est isolé, un facteur de risque
Les autres facteurs
L’alimentation riche en graisses
Il existe une certaine corrélation entre la quantité consommée de graisses et le risque de cancer de l’endomètre.
Le tabac
En inactivant les œstrogènes par une réaction chimique, le tabac diminue le risque de cancer du corps de l’utérus, contrairement à ce qui se passe pour le cancer du col de l’utérus.
Des antécédents de radiothérapie du pelvis
Les radiations ionisantes utilisées en radiothérapie pour le traitement de certains cancers peuvent endommager l’ADN des cellules, augmentant quelquefois le risque de développer un cancer d’un autre type. Les femmes ayant eu une irradiation pelvienne ont un risque accru de développer un cancer de l’utérus. Ces cancers sont généralement diagnostiqués entre 5 et 25 ans après l’exposition aux radiations. Ce facteur de risque ne concerne que moins d’un tiers des cancers de l’endomètre.
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